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Jumat, 17 Januari 2014

d'abord en vingt feuilletons entre mars 1852 et septembre 1853, puis en un unique volume la même année –, est l'une de ses premières grandes œuvres panoramiques. Il y décrit l'Angleterre comme une bleak house, c'est-à-dire une « demeure de désolation », que ravage un système judiciaire irresponsable et vénal incarné par le chancelier (Chancellor), engoncé dans la gloire embrumée de la Chancellerie (Court of Chancery). L'histoire s'enracine en effet dans une succession contestée devant le tribunal, l'affaire « Jarndyce contre Jarndyce » (Jarndyce v. Jarndyce), qui affecte de près ou de loin tous les personnages et concerne un testament obscur ainsi que de grosses sommes d'argent.
Les attaques dirigées contre l'appareil judiciaire s'appuient sur l'expérience que Dickens en avait acquise en tant que clerc. Sa mise en scène sans complaisance des lenteurs, du caractère byzantin de la loi et de la cour de justice reflète l'exaspération montante de son époque vis-à-vis du système ; il a parfois été jugé que le roman avait préparé les esprits aux réformes des années 1870. Mais Dickens écrit à un moment où le système est déjà en train de changer : si les « six clercs et maîtres » cités dans le premier chapitre ont été respectivement supprimés en 1842 et en 1852, la question d'une réforme encore plus radicale est à l'ordre du jour. Ce contexte pose le problème de la période dans laquelle La Maison d'Âpre-Vent est supposé se dérouler ; à s'en tenir aux seuls faits historiques, l'action se situerait avant 1842, ce dont un certain nombre de lecteurs aurait eu conscience, mais cette datation bute sur d'autres aspects du roman, si bien que le débat reste ouvert.
Le stratagème de la double narration – un récit à la troisième personne, rendant compte des démêlés de la loi et du beau monde, et un récit à la première personne, incarnée par Esther Summerson – permet à Dickens de lier, tout en les opposant, l'expérience domestique aux grands problèmes publics.
La Maison d'Âpre-Vent fait en effet écho à de nombreux événements marquants non seulement de la vie de Dickens, mais de l'actualité, reflétant ainsi la plupart de ses préoccupations personnelles, politiques et sociales et, comme tous ses romans, présentant une véritable anatomie de la société, dont la plupart des caractéristiques s'identifient facilement pour les lecteurs de l'époque. Cette vision, cependant, ne prétend pas à l'objectivité, mais donne la préséance aux opinions, préférences et partis-pris de l'auteur, parmi lesquels domine la conviction que le salut dépend de ce qu'il appelle les valeurs du cœur chez chaque individu.Un roman-feuilleton est un roman populaire dont la publication est faite par épisodes dans un journal. Un feuilletoniste est un auteur de roman-feuilleton.
C’est une catégorie de roman qui se définit donc par sa forme et non par son fond (tout comme le roman épistolaire). Un roman-feuilleton peut être, par ailleurs, un roman d’amour, d’aventures, un policier ou un roman érotique, sans restriction de genre.
Depuis ses origines en 1836, le roman-feuilleton est considéré comme une sous-production littéraire, et la virulence des propos tenus dès le milieu du xixe siècle par ses détracteurs peut sembler ne pas coïncider avec les noms de Charles Dickens, Dumas père ou de Balzac, qui furent feuilletonistes à leurs heures. L’histoire de ce mode de récit permet de mieux comprendre les questions d’ordre éthique et esthétique qu’il a posé dès son apparition, et qui sont toujours d’actualité.
Le « feuilleton », à l’origine, est un terme technique utilisé dans le journalisme au xixe siècle : il désigne le bas des pages d’un journal, également appelé « rez-de-chaussée ».
Il est communément admis que c’est sous le Consulat que cette partie du journal va prendre de l’importance en abritant tout d’abord des critiques, puis des articles de littérature et de science.
Si on parle en général de Geoffroy comme premier feuilletoniste, la date et la genèse exactes de cette mutation sont plus difficiles à certifier. On lira dans le Larousse Universel en deux volumes de 1923 :
Mais par ailleurs, Sainte-Beuve écrira dans un article du 25 février 1850 où il évoque l’arrivée de Geoffroy au Journal des débats : « M. Bertin, en homme d’esprit qu’il était, s’avisa de l’aller prendre lorsqu’ayant fondé le Journal des débats, il sentit que le feuilleton des théâtres faisait défaut. »
Quoi qu’il en soit, le premier feuilleton est donc un « feuilleton-dramatique » au sens premier du terme (une chronique sur le théâtre), inauguré par Geoffroy au cours de la première décennie du xixe siècle. Les auteurs qui remplissent dès lors ces bas de page sont aussi appelés « feuilletonistes », et on trouve parmi eux Dussault et Feletz (au Journal des débats), Michaud et Châteaubriant (au Mercure) et, sous pseudonyme, le premier Consul lui-même (au Moniteur). Il s’agit à l’époque pour l’essentiel d’articles littéraires et de critiques théâtrales. D’un journal à l’autre les querelles de plumes font rage. Depuis Colbert et son entreprise de patronage des arts, on sait que toute expression artistique peut faire l’objet de débats politiques et de philosophie, et c’est de cela dont il est question à travers toutes les questions littéraires. Il faut pouvoir se représenter la façon dont le débat d’idées occupait cet espace des journaux de l’époque, pour comprendre comment fut reçue la dévolution progressive de ce même espace au feuilleton-roman.
« Feuilleton-roman » est la première appellation utilisée lorsqu’on fit paraître, dans ces fameux « rez-de-chaussée », des chapitres de romans au lieu de critiques. Balzac notamment fait publier ses romans dans la presse, au moins partiellement, à partir de 1831, avant de les publier sous forme de volumes. Le public montre un fort engouement pour ce mode de publication, et les grands journaux de l’époque ne manquent pas de constater l’effet de fidélisation que leur valent les « feuilleton-romans ». Dans cette première étape du genre, l’écriture romanesque n’est pas affectée par ce mode de publication, qui est envisagé comme une première présentation de l’œuvre au public par épisodes, avant d’être présentée en volume. Le choix des chapitres présentés, le découpage de l’œuvre, ne sont pas, alors, antérieurs à son écriture. Mais une révolution se prépare, qui va entraîner avec elle la transformation du feuilleton-roman en véritable technique littéraire : la démocratisation de la presse.
En 1836, Émile de Girardin va transformer le visage de la presse de l’époque en initiant le principe du quotidien à bon marché. Les frais de fabrication des journaux étant élevés, le quotidien se vendait relativement cher pour les budgets de l’époque, et les tirages étaient parallèlement assez bas. En abaissant considérablement les prix de vente, Girardin se donne la possibilité de conquérir un public plus vaste, dans un contexte socio-économique où on pense également en termes d’alphabétisation, d’éducation ; de démocratisation du peuple. Les autres journaux suivront sa trace, ne serait-ce que pour rester concurrentiels sur un strict plan économique. Pour que l’opération soit viable, il est cependant primordial que les journaux puissent attirer de nouveaux annonceurs, car le montant des abonnements suffit dès lors à peine à régler les frais de fabrication. Et pour garantir à ces derniers un grand nombre de lecteurs, il devient vital de fidéliser le lectorat, ce qu’on décide de faire en publiant des romans complets, et plus seulement en « rez-de-chaussée ». C’est ce qu’Alfred Nettement appellera en 1847, dans ses Études critiques sur le feuilleton-roman, « la naissance de la presse à 40 francs », indissociable de l’histoire du feuilleton-roman en tant que genre littéraire.

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